Concert du 21 Juillet 2017 – Le souffle des houles

Concert du 22 Juillet 2017 – L’appel du large

Le renouveau de la musique française

Porté par le romantisme, l’intérêt pour les musiques folkloriques et traditionnelles se développe au XIXe siècle. Il coïncide avec l’éveil des nationalismes, qui s’étend essentiellement en Europe centrale et orientale.

A la fin du XIXe siècle, des compositeurs tentent d’explorer de nouvelles voies dans la composition musicale. Se dégagent ainsi quelques lignes directrices fortes dans la manière de concevoir la musique.

L’éveil des nationalités qui débute en 1848 incite huit d’entre eux à créer l’Association des compositeurs bretons en 1910 surnommée la « Cohorte bretonne » en prenant exemple sur les Russes du Groupe des cinq qui « prônaient une musique spécifiquement nationale basée avant tout sur les traductions populaires russes ». Ils suivront en cela l’exemple des Hongrois, des Tchèques ou des Espagnols… C’est ainsi que, pris entre exotisme et traditions locales, Aubert, Collin, Duhamel, Ladmirault, Le Flem, Martineau, Ropartz et Vuillemin réunissent leurs efforts pour « créer un mouvement de musique bretonne comparable, s’il est possible, aux mouvements musicaux russes ou espagnols contemporains en regroupant des compositeurs qui feront œuvre nationale ». L’Association des compositeurs bretons compte parmi ses membres Joseph-Guy Ropartz, mais également le Nantais Paul Ladmirault, Paul Le Flem, Paul Martineau ou encore Rhené-Baton. Malheureusement, la Première Guerre mondiale met un terme à cette initiative.

Cette initiative s’inscrit dans un mouvement encore plus vaste, dans le renouveau de la musique française. La Musique Moderne ou Nouvelle est représentée par des compositeurs talentueux qui ne manquent pas en France en ce début de siècle : Gabriel Fauré (1845-1924) redonne un nouvel élan à la mélodie, Claude Debussy (1862-1918) ouvre la voie de la musique moderne par ses enchaînements harmoniques de plus en plus audacieux et développe une nouvelle complexité rythmique : des rythmes peu stables, irréguliers, sur des tempi fluctuants, recherche une « couleur » comme élément essentiel de la musique (à l’instar des peintres impressionnistes qui explorent la couleur) et accorde une importance essentielle au mouvement et aux images évocatrices. Maurice Ravel (1875-1937) emprunte à Debussy et à l’impressionnisme la notion d’« images musicales ».

A la fin du XIXe siècle se manifeste un courant de remise en valeur d’une culture de terroir, à la suite des félibres provençaux. En Bretagne la fondation en 1890 de la revue littéraire « l’Hermine » par des écrivains et des musiciens participe dans le renouveau culturel breton. A la même époque, Vincent d’Indy prône le retour à une inspiration régionaliste qui va inspirer bien des compositeurs contemporains et amis de Debussy et Ravel, dont Ropartz, Ladmirault, et Aubert, de formation musicale bien ancrée dans la tradition française, mais tous pétris de culture bretonne. Leurs œuvres, issues de cette double influence, possèdent une originalité incontestable et méritent de ressortir de l’ombre.