George Sand, une femme au cœur du romantisme.
Qu’avons-nous conservé de la romancière, dramaturge, épistolière, critique littéraire et journaliste française, Amandine Aurore Lucile Dupin de Francueil qui écrivit plus de 70 romans, 50 volumes d’œuvres diverses dont des nouvelles, des contes, des pièces de théâtre et des textes politiques : un cliché, un pseudonyme ambigu, un portrait viril – pantalons et cigare aux lèvres – alors que Balzac et Musset la tenaient pour la femme la plus féminine qui soit. Au-delà du stéréotype, il y a la figure emblématique de l’évolution d’une société caractérisée par la montée du féminisme. Jouant un rôle de catalyseur grâce à sa notoriété, elle revendique haut et fort l’égalité entre hommes et femmes. Héritière de la pensée des Lumières, elle joue un rôle avant-gardiste dans la reconnaissance des cultures populaires et elle se fait l’ardent défenseur bien avant l’heure du respect de l’environnement.
Jeux de Vagues lors de cette 6e édition rendra hommage à celle qui fut liée à la plupart des artistes et intellectuels de son temps. Elle reçut écrivains, artistes et hommes politiques : Delacroix, Balzac, Gautier, Dumas fils, Flaubert, Tourgueniev… et accorda une place privilégiée aux compositeurs. Très sensible dès son plus jeune âge à la musique et aux environnements sonores de la nature, mélomane plus qu’avertie, elle apprécie tous les genres de musique, en particulier l’opéra à travers sa grande amitié avec la célèbre cantatrice Pauline Viardot, la musique instrumentale à travers ses relations avec Chopin et Liszt, mais également la musique italienne des XVIIe et XVIIIe siècles.
Nous évoquerons à travers un répertoire choisi, la place que les compositeurs Mozart, Chopin Liszt… les musiciens et la musique ont tenue dans sa vie. Initiée par une grand-mère familière de Jean-Jacques Rousseau, de Gluck et de Piccini, George Sand, l’amie de Liszt, la compagne de Chopin, a toujours vécu aux côtés de musiciens tout en appréciant le charme et l’authenticité de la musique des paysans du Berry qu’elle célèbre dans les Maîtres-sonneurs. Auditrice privilégie, plaçant la musique au cœur de ses œuvres, la romancière s’inscrit dans le courant romantique qui affirme en réaction contre l’esthétique classique la supériorité de la musique sur tout autre langage.
En cela, cette sixième édition s’avère être le prolongement de l’opus précédent : A l’aube du romantisme.
Dans Consuelo George Sand nous donne sa définition de la musique :
La musique dit tout ce que l’âme rêve et pressent de plus mystérieux et de plus élevé. C’est la manifestation d’un ordre d’idées et de sentiments supérieurs à ce que la parole humaine pourrait exprimer. C’est la révélation de l’infini.
A la lumière de sa vie et de son œuvre, nous aborderons les terres du romantisme en compagnie des pianistes Anne Queffélec, Jacqueline Bourgès-Maunoury, Jean-Baptiste Doulcet et Eve-Melody Salom, de la soprano Clémence Danvy, des violonistes Emilie Callesen et Emmanuel Coppey, de l’altiste Evan Mut, du violoncelliste Noé Natorp et de la contrebassiste Chloé Lucas.
Marie-Christine Barrault nous lira des extraits de l’autobiographie de George Sand : Histoire de ma vie.
Brigitte Diaz nous entretiendra des relations que George Sand entretenait avec la musique.
Jean-Yves Tadié évoquera le destin de ces deux pionnières que furent Colette et Sand.