Concert I – 21 juillet 2017 20h30

Le souffle des houles

« La musique souvent me prend comme une mer ! » Baudelaire

  • CLAUDE DEBUSSY (1862-1918)
  • La Mer (transcription de l’auteur pour piano à 4 mains)
    Poème symphonique :

« De l’aube à midi sur la mer »
« Jeux de vagues »
« Dialogue du vent et de la mer »

Hélène Déchin, Emmanuel Mercier, piano

  • CHARLES KOECHLIN (1867-1950)
  • Chansons bretonnes pour violoncelle et piano op. 115
  • Premier recueil
    • 1. La prophétie de Gwene’hlan
      2. Le seigneur Nann et la fée
      3. Le Vin des Gaulois
  • Deuxième recueil
    • 2. Alain-le-Renard
      3. Le baron Jaouioz
      5. Iannik Skolan
  • Hélène Déchin, piano – François Girard, violoncelle
  • Gustave SAMAZEUILH (1877-1967)
  • Le chant de la mer « Clair de lune au large »
  • Emmanuel Mercier, piano
  • Gabriel FAURÉ (1845-1924)
  • Chanson du pêcheur (lamento) dédié à Madame Pauline Viardot – n°1 extrait de Deux mélodies opus 4. Poème de Théophile Gautier.
    La fleur qui va sur l’eau, dédié à Mademoiselle Pauline Segond – opus 85 n°2. Poème de Catulle Mendès.
    Les berceaux, dédié à Mademoiselle Alice Boissonnet – n°1 extrait de Trois mélodies opus 23. Poème de Sully Prudhomme.
  • Jean-François Rouchon, baryton – Hélène Déchin, piano
  • Gabriel FAURÉ
  • Les matelots « , op. 2 n°2 »
  • Joseph-Guy ROPARTZ (1865-1955)
  • La mer « , sur un poème de J.G Ropartz »
  • Gabriel FAURÉ
  • Au cimetière « , op. 51 n°2, sur un poème de Jean Richepin »
  • Gabriel FAURÉ (1845-1924)
  • L’horizon chimérique pour chant et piano, op. 118
    Composé en 1921, le cycle reprend quatre des poèmes du recueil du même nom écrit par Jean de La Ville de Mirmont.

1. La mer est infinie et mes rêves sont fous
2. Je me suis embarquésur un vaisseau qui danse. Et roule bord sur bord et tangue et se balance.
3. Diane, Séléné lune de beau métal, Qui reflète vers nous, par ta face déserte, Dans l’immortel ennui du calme sidéral, Le regret d’un soleil dont nous pleurons la perte.
4. Vaisseaux, nous vous aurons aimés en pure perte. Le dernier de vous tous est parti sur la mer.

  • Jean-François Rouchon, baryton – Emmanuel MERCIER, piano
  • Joseph-Guy ROPARTZ (1865-1955)
  • Prélude, Marine et Chansons pour flûte, violon, alto, violoncelle et harpe
    • Prélude : ben moderato
      Marine : adagietto
      Chansons : allegro giocoso
  • Anne-Cécile Cuniot, flûte – Audrey Perrin, harpe – Mathilde Klein, violon
    Cécile Marsaudon, alto – François Girard, violoncelle

Concert II – 22 juillet 2017 20h30

L’appel du large

« La musique souvent me prend comme une mer ! » Baudelaire

  • PAUL LADMIRAULT (1877 – 1944)
  • Variations sur des airs de biniou trégorois, pour piano à quatre mains, tirés du Recueil de Quellien
  • 1. Ronde – 2. Bal – 3. Passepied – 4. Bal – 5. Bal
  • Paul Ladmirault, élève de Gabriel Fauré, s’est engagé de manière très active dans le mouvement culturel de sa Bretagne natale. Il a pour condisciple Maurice Ravel, Florent Schmitt ou Charles Koechlin. En 1920, il devient professeur au conservatoire de Nantes, sa ville natale. L’ensemble de ses oeuvres est imprégné de la Bretagne et des pays celtiques.
  • Narcisse Quellien (1848 -1902) né à La Roche-Derrien (Côtes-du-Nord). Poète et ethnographe de langue bretonne, il parcourt son pays pour recueillir des chansons populaires qu’il fera paraître en 1889 dans «Chansons et danses des Bretons».
  • Hélène Déchin, Emmanuel Mercier, piano
  • ERNEST CHAUSSON (1855-1899)
  • Le poème de l’amour et de la mer op. 19 pour chant et piano, dédié à Henri Duparc, composé sur des textes de Maurice Bouchor, ami de jeunesse de Chausson.
  • 1 – La fleur des eaux : Quel son lamentable et sauvage va sonner l’heure de l’adieu ! La mer roule sur le rivage, moqueuse et se souciant peu que ce soit l’heure de l’adieu…
    2 – Interlude : Après l’affrontement entre la joie et la mélancolie de la fleur des eaux, l’interlude assure un changement de décor vers la mort de l’amour, suite de poèmes marquée par la dualité entre l’allégresse du retour et la tristesse du départ de l’être aimé, définitif cette fois : «L’inexprimable horreur des amours trépassées».
    3 – La mort de l’amour : Le vent roulait les feuilles mortes. Mes pensées roulaient comme des feuilles mortes dans la nuit.
  • Pauline Sabatier, mezzo soprano – Emmanuel Mercier, piano
  • LOUIS AUBERT (1877-1968)
  • Sur le rivage, extrait de Sillages pour piano
  • Claude DEBUSSY (1862-1918)
  • Ce qu’a vu le vent d’ouest, tiré du recueil des Préludes, 1er livre
  • Maurice RAVEL (1875-1937)
  • Une barque sur l’océan, tiré du recueil des Miroirs, dédié à Paul Sordes, peintre, proche de Maurice Ravel, l’un des membres fondateurs de la Société des Apaches, groupe artistique français formé vers 1900 et composé principalement de musiciens et d’écrivains.
  • Emmanuel Mercier, piano
  • Jules MASSENET (1842-1912)
  • La Méditation de Thaïs
  • Mathilde Klein, violon – Hélène Déchin, piano
  • Louis VIERNE (1870-1937)
  • Deux pièces, op. 5
  • Le soir
    Légende
  • Cécile Marsaudon, alto – Emmanuel Mercier, piano
  • André CAPLET (1878-1925)
  • Rêverie
    Petite valse
  • Anne-Cécile Cuniot, flûte – Emmanuel Mercier, piano
  • Gabriel FAURÉ (1845-1924)
  • Élégie, op. 24
  • François Girard, violoncelle – Emmanuel Mercier, piano

Mathilde Klein, Violon

Née en 1996 au Mans au sein d’une famille de musiciens, Mathilde Klein demande naturellement un violon à l’âge de 4 ans. En 2005, au cours de l’Académie internationale de musique de Lozère, elle rencontre Carole Saint-Michel, violoniste titulaire de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris Garnier-Bastille. Cette rencontre est décisive, ce professeur prend Mathilde en mains pour la former à haut niveau. Tout au long de ces années, Mathilde suit ses études musicales au CRD du Mans et termine son cursus en obtenant brillamment deux Diplômes d’Études Musicales, en violon et en formation musicale. A ce titre, elle obtient le Prix d’honneur de la ville du Mans.

En février 2012, elle est reçue au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris où elle rejoint la classe de violon de Monsieur Alexis Galpérine et Ana Reverdito-Haas.

Mathilde obtient de nombreux prix au Concours Vatelot-Rampal (association artistique Prodige Art) dans différents niveaux. Elle a notamment obtenu le 2e prix de la catégorie excellence en 2014.

Pour nourrir davantage sa curiosité musicale, elle participe à de nombreux stages et master-classes. Elle a ainsi profité des précieux conseils de David Grimal, Régis Pasquier, Philippe Aïche, Christophe Poiget, Kazimierz Olechowski… Passionnée de musique de chambre, elle a travaillé avec Luc-Marie Aguera, Yovan Markovitch ou encore Claire Désert en formation trio. En janvier 2015, elle devient membre fondateur du Quatuor Bergen avec trois autres étudiants du CNSMDP.

Depuis septembre 2013, Mathilde joue un violon modèle Guarneri du luthier Frank Ravatin.

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Pianos Bechstein

«  On ne devrait composer que pour les pianos Bechstein. »  Claude Debussy

Cette citation de Debussy soulève une question devenue récurrente depuis quelques décennies déjà : ne serait-il pas plus juste d’interpréter les œuvres du répertoire sur les instruments pour lesquels elles furent composées ?

Au cours du XXe siècle, une volonté manifeste de privilégier la puissance (en relation avec l’ouverture de salles de concert de plus en plus imposantes) face à des instruments tombés en désuétude, mais possédant davantage de raffinement sonore, a fini par détourner le message d’une certaine esthétique française forgée dans les cercles cultivés des milieux artistiques de la fin du XIXe siècle.

Depuis les années 1970 s’est dessiné un mouvement inexorable qui a révolutionné l’écoute et l’approche de la musique des XVIIe et XVIIIe siècles, grâce à des recherches très poussées sur la facture des instruments anciens et leur usage dans un contexte historique. Ces recherches ont aussi affecté la qualité du timbre, de la technique, du toucher, en essayant de restituer le plus précisément un univers sonore passé.

Le répertoire de la fin du XIXe et du début du XXe siècle est aujourd’hui à son tour revisité par les pianistes qui apprécient, d’une part, les coloris des instruments de facture ancienne, contemporains de la composition des œuvres qu’ils exécutent et, d’autre part, les qualités intimistes qui servent la voix humaine.

Le choix de ce Bechstein 1910 participe de la volonté d’introduire l’auditeur dans un univers sonore proche de celui qui a vu la naissance des œuvres proposées au programme. 

Debussy n’était pas le seul à privilégier les Bechstein.

Le 6 octobre 1860, Franz Liszt fait l’acquisition de son premier piano à queue Bechstein. Son choix déterminera l’avenir et la réputation du facteur face aux concurrents que sont Feurich ou Blüthner, deux fabricants de Leipzig,  ou encore Steinway, qui a commencé de produire à Braunschweig et continue à New York à partir de 1853.

Bechtsein crée un son nouveau avec l’éclat minéral et tempéré des aigus et des basses profondes, bien timbrées, à partir desquelles se tissent de multiples plans sonores. La manufacture jouera un rôle majeur dans l’évolution de la musique durant les décennies suivantes puisque de nombreux compositeurs vont choisir ces instruments pour s’exprimer.

À l’automne 1860, Hans von Bülow envoie à Liszt une lettre dans laquelle il précise avoir joué la Sonate en si mineur à Leipzig sur « un Bechstein ultrasublime ».

Un autre événement important a lieu deux ans plus tard, lors de l’Exposition universelle de Londres organisée en 1862 : Carl Bechstein remporte plusieurs médailles face à ses concurrents britanniques, pourtant favorisés puisqu’ils sont sur leur terrain. Le jury justifie sa décision de la manière suivante : « Les instruments Bechstein se caractérisent par une éminente fraîcheur, un son libre, un toucher agréable et des registres équilibrés. Ils peuvent par ailleurs résister au jeu le plus vigoureux ».

Gustave Samazeuilh

De famille bordelaise, Gustave est un fils de Fernand Samazeuilh, banquier, et de Marie Elise Lefranc, fille de l’ancien ministre de l’Intérieur Victor Lefranc.

D’abord élève d’Ernest Chausson, il entre à la Schola Cantorum en 1900 et travaille avec Vincent d’Indy et Charles Bordes. Il bénéficie également des conseils de Paul Dukas. Il sera proche des musiciens de son temps comme Enesco, Fauré, Ravel, Roussel et l’ami de Richard Strauss.

Gustave Samazeuilh fut compositeur, mais aussi pianiste. En dépit de sa longue carrière, son œuvre, où se mêlent avec une subtilité d’écriture bien personnelle influences post-franckistes et réminiscences debussystes, est assez peu fournie et date, pour l’essentiel, d’avant la Seconde guerre mondiale. Il fut ainsi davantage célèbre comme critique, entre autres à La République française et à La Revue musicale, ou comme musicographe et traducteur. Il a notamment traduit en français le drame musical en trois actes de Richard Wagner, Tristan et Isolde, et fait paraître des études sur Paul Dukas et Ernest Chausson ainsi que ses souvenirs musicaux.

Il a écrit, en outre, plus d’une centaine de réductions pour piano d’œuvres de ses contemporains. On lui doit notamment une réduction pour flûte (ou violon) et piano du Prélude à l’après-midi d’un faune de Claude Debussy.

Le Chant de la mer a été l’œuvre de référence pour tous les pianistes du début du siècle, le pendant du triptyque de Ravel Gaspard de la nuit en termes de technique pianistique. La troisième pièce Tempête et lever du jour sur les flots reprend une grande partie des ingrédients de Scarbo (outre les réminiscences au prélude de Debussy Ce qu’a vu le vent d’ouest).

Il ne s’agit en rien d’une pâle copie car l’univers sonore est tout à fait particulier. La deuxième pièce que vous entendrez fait penser à Ondine de Ravel.

Charles Koechlin

Charles-Louis-Eugène Koechlin, né le 27 novembre 1867 à Paris et mort le 31 décembre 1950 au Canadel (Var). Reçu à l’École polytechnique en 1887, il se charge de faire des « arrangements » du petit orchestre d’élèves et instrumente la première ballade de Chopin. Ne pouvant plus entreprendre la carrière d’officier de marine ou d’astronome à laquelle il aspire, il démissionne et entre au Conservatoire de Paris où il a Antoine Taudou comme professeur d’harmonie, et Jules Massenet et André Gedalge comme professeurs d’harmonie et de composition. Son monumental Traité de l’orchestration en 4 volumes (1941) aborde, entre autres, le mélange des couleurs et des nuances, ce qui lui vaut le qualificatif d’« alchimiste des sons », compositeur et chef-invité de l’Orchestre symphonique de la radio de Stuttgart. Ce Traité reste, aujourd’hui encore, un ouvrage de référence en France et à l’étranger.

Des études dans la classe d’histoire de la musique de Bourgault-Ducoudray stimulèrent l’intérêt de Koechlin pour la modalité et le chant populaire. En 1915, il donna une conférence sur l’enseignement au Conservatoire, suivie d’un concert comprenant quelques chansons bretonnes harmonisées par Bourgault-Ducoudray. Il avait déjà écrit des thèmes dans un style populaire pour ses œuvres instrumentales, sans se lancer dans un travail d’arrangement de grande envergure. Il franchit le pas en 1931, lorsqu’il choisit vingt pièces du Barzaz-Breiz : cette compilation de chants populaires et légendes de Bretagne rassemblés par Théodore Hersart de la Villemarqué. Lors de sa première édition en 1839 ; l’ouvrage avait connu un important retentissement, corroboré par ses rééditions successives (fait encore rare pour l’époque, les textes étaient donnés avec leur mélodie, enrichis de commentaires historiques et ethnographiques). Koechlin confia le chant au violoncelle et composa l’accompagnement pianistique. En 1934, il sélectionna douze pièces, qu’il publia en deux recueils de six chants chacun. La même année, il orchestra les vingt titres. Il avait conservé la ligne mélodique d’origine et conçu son environnement de façon à rester dans l’esprit du chant populaire. Couleur modale, écriture dépouillée (Azénor la pâle, Le faucon), quintes parallèles (Les trois moines rouges, L’épousée du croisé), accords parallèles de trois sons (Saint Eflam et le roi Arthur) mais aussi chromatisme nuançant l’échelle modale (Le vin des Gaulois) : l’écrin se place toujours au service de l’objet qu’il enveloppe. Un troisième recueil resta longtemps inédit.

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Anne-Cécile Cuniot, flûte

Née en 1974, Anne-Cécile Cuniot obtient successivement la médaille d’or au Conservatoire National de Région de Reims dans la classe d’Odile Renault, le 1er prix interrégional à l’unanimité à Strasbourg, le 1er prix au CNR de Boulogne-Billancourt dans la classe de Céline Nessi (flûtiste à l’Opéra de Paris) et le diplôme de formation supérieure mention Très Bien au CNSM de Paris dans la classe de Pierre-Yves Artaud (soliste international) et Georges Alirol (flûtiste à l’Orchestre de Paris). Elle y obtient également le certificat de piccolo mention très bien (Pierre Dumail).

Elle poursuit son cursus au CNSM en intégrant le cycle de perfectionnement de musique de chambre avec la pianiste Elsa Cassac dans les classes des solistes Christian Ivaldi, Amy Flammer, David Walter et Michel Moraguès.

Co-soliste de l’orchestre Colonne, flûtiste solo de l’Orchestre de chambre Pélléas, flûtiste des ensembles Zellig, Ensemble Calliopée et Musica Nigella, membre du quintette Allegria, flûtiste au sein de l’ensemble TM+, elle se produit également au sein de divers ensembles (Ensemble Intercontemporain, Musique Oblique, Accroche-Note…), orchestres (Philharmonie de Radio-France, Orchestre d’Ile de France…) et groupes de musique de chambre. Elle participe également à divers festivals en soliste (“Présences” de Radio-France, “Automne en Normandie”, “Musica” à Strasbourg, “Ultima” à Oslo…) et à des masterclasses et stages d’été (Monein, Montauban…).

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