Causerie musicale : Sand, Colette et la musique

Causerie musicale – Sand, Colette et la musique

Jean-Yves Tadié

Dans un festival consacré à George Sand, la comparaison avec Colette dont on fête le 150e anniversaire de la naissance s’impose. Toutes deux passionnées de musique, elles ne cessent de la vivre dans leur vie et d’en parler dans leur œuvre. De Chopin à Ravel, c’est un panorama d’un siècle de musique qui se déploie, interprété par deux femmes de génie.

 

Conférence : George Sand et la musique

Conférence – George Sand et la musique

Brigitte Diaz

« George Sand, une vie en musique »

En suivant les méditations sur la musique que Sand livre dans sa correspondance et dans ces grands romans musicaux que sont Consuelo et Les Maîtres sonneurs, on suivra son parcours au « pays de la musique », qui est pour elle, comme elle l’écrit dans une lettre à Franz Liszt, « le paradis des hommes ». Et parce que ce parcours s’est fait sous l’égide de grands artistes tels Liszt, Chopin, et Pauline Viardot, on évoquera également les relations qui l’ont unie à ces musiciens de génie.

Concert 4 : Jeux d’eaux et de lumières

Concert 4 : Jeux d’eaux et de lumières

Récital de Anne Queffélec

Claude DEBUSSY (1862-1918)

Reflets dans l’eau, Première des trois pièces pour piano de son premier volume d’Images, écrit en 1905

Ondine, Huitième prélude du Second Livre des Préludes, composé en 1909

La cathédrale engloutie, Dixième prélude du Premier Livre des Préludes, composé en 1910

Charles KOECHLIN (1867-1950)

Le chant des pêcheurs, Paysages et marines op. 63, composé entre 1915 et 1916

Reynaldo HAHN (1874-1947)

Hivernale, Extrait du recueil Le Rossignol éperdu,  n° 52, composé entre 1899-1910

Maurice RAVEL (1875-1937)

Une barque sur l’océan, Troisième pièce des Miroirs composée en 1904-1905

Frédéric CHOPIN (1810-1849)

Berceuse, op. 57 composé en 1844

Claude DEBUSSY 

Clair de lune, Extrait de la Suite bergamasque composée en 1890

Franz LISZT (1811-1886)

La lugubre gondole, S. 200, composée entre 1882 et1883

Légende de St François de Paule marchant sur les flots, S. 17 5, première des Deux Légendes composées entre 1863 et 1865

Concert 3 : De la Nouvelle Athènes à Nohant

Concert 3 – De la Nouvelle Athènes à Nohant

Clémence Danvy, soprano
Emilie Callesen, violon
Evan Mut, alto
Noé Natorp, violoncelle
Jean-Baptiste Doulcet, piano

Il y a un peu moins de deux siècles, les Romantiques s’installent au pied de la butte Montmartre, dans un quartier en construction, qui se vit attribuer le nom de Nouvelle Athènes en référence à son architecture néoclassique. A commencer par Alexandre Dumas qui élut domicile au square d’Orléans, et à sa suite les acteurs qui jouent dans les théâtres des Grands Boulevards Talma, Mlle Mars, Mlle Duchesnois, Marie Dorval… les peintres Géricault, Horace Vernet, Chassériau, Delacroix… les musiciens Chopin, Auber, Halévy, Gounod, Berlioz, Bizet, Wagner… que rejoignent les écrivains George Sand, Théophile Gautier, les Goncourt, Victor Hugo, Baudelaire, Barbey d’Aurevilly, Villiers de l’Isle-Adam, Zola, Barrès…

George Sand et Chopin partagent leur vie entre Paris et Nohant dans une maison qui fut un cadre de vie essentiel pour la romancière, s’entourant de ceux qui lui étaient chers, ses enfants, ses amis berrichons et y accueille Franz Liszt, Honoré de Balzac, Eugène Delacroix, Pauline Viardot, Théophile Gautier, Gustave Flaubert… Chopin qui composa à Nohant, dans ce lieu convivial et d’émulation artistique intense, la majeure partie de son œuvre.

Frédéric CHOPIN (1810-1849)

Sonate pour piano  op. 58, n° 3 en si mineur composée durant l’été 1844, alors qu’il était en villégiature à Nohant-Vic avec George Sand.
Allegro maestoso
Scherzo (molto vivace)
Largo
Finale. Presto non tanto

Vincenzo BELLINI (1801-1835)

Malinconia ninfa gentile sur un poème d’Ippolito Pindemonte (1753-1828)
Ma rendi pur contenti sur un poème de Pietro Metastasio (1698-1782)
Frédéric CHOPIN

Frédéric CHOPIN                 

Chants polonais op74 n°1 et 2 sur des poèmes de Stefan Witwicki (1801-1847), publié à titre posthume en 1857

Pauline VIARDOT (1821-1910)

Hai Luli (1880) sur un poème de Xavier de Maistre (1764-1852)                                                                        

Henri REBER (1807-1880)

Pastorale berrichonne (sur un texte de G. Sand) – 1863

—– entracte —–

Frédéric CHOPIN                 

Grand Duo concertant en mi majeur, B. 70, pour piano et violoncelle sur des thèmes de Robert le Diable (opéra de  Giacomo Meyerbeer ) composé en 1832 conjointement par Frédéric Chopin et  Auguste-Joseph Franchomme (1808 – 1884).

Introduction (Largo)

Andantino

Allegretto

Risoluto

Andante Cantabile

MOZART              

Quatuor pour piano no 1 et cordes en sol mineur, K. 478, composé en 1785

Allegro

Andante

Rondo, Allegro moderato

Concert 2 : Fantaisie, nocturne et ballade…

Concert 2 – Fantaisie, nocturne et ballade…

Eve-Melody Salom, piano

Mozart fait partie de l’héritage musical de George Sand. Son œuvre romanesque en témoigne à plusieurs reprises. Elle va jusqu’à affirmer dans Histoire de ma vie que : Mozart seul est supérieur [à Chopin], parce que Mozart a en plus le calme de la santé, par conséquent la plénitude de la vie.

 Une passion qu’elle partageait avec Chopin. En 1845, tous deux assistent au Requiem de Mozart, que Pauline Viardot chantera en 1849 pour les funérailles de Chopin à la Madeleine.

Une vie qu’elle partagea avec Chopin : Pendant huit ans, en m’initiant chaque jour au secret de son inspiration ou de sa méditation musicale, son piano me révélait les entraînements, les embarras, les victoires ou les tortures de sa pensée.

Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791)

Fantaisie en ré mineur K. 397, composée en 1782

Frédéric CHOPIN  

Mazurkas
Nocturne
op. 27, n° 2
Ballade
op. 47 n° 3 en la bémol majeur, composée entre Paris et Nohant (1840-1841)
Sonate  
op. 35 n° 2 en si bémol mineur, composée principalement en 1839 à Nohant

I Grave – Doppio movimento
II Scherzo
III Marche funèbre
IV Finale : Presto

Concert 1 : Lettres d’un voyageur

Concert 1 – Lettres d’un voyageur

Clémence Danvy, soprano
Emilie Callesen, Emmanuel Coppey, violon
Evan Mut, alto
Noé Natorp, violoncelle
Chloé Lucas, contrebasse
Jean-Baptiste Doulcet, piano 

Liszt et Sand ont en communt l’humanisme social et religieux prôné par Félicité de Lammenais, écrivain, prêtre et philosophe d’une grande influence ; autant de valeurs de fraternité qui s’incarneront dans leurs œuvres. Pour les deux amis, qui se dédieront mutuellement des textes importants et partageront nombre d’idées (ainsi Sand écrira à Liszt ; Oui, la musique, c’est la prière, c’est la foi, c’est l’amitié, c’est l’association par excellence…), l’art n’est qu’un moyen, certes privilégié, d’aller vers Dieu comme vers les hommes. « J’aime Franz, c’est une portion de mon propre sang. » George Sand

Au bord d’une source

Les cloches de Genève

(Album d’un voyageur S.156 (1837) – Premier livre : impressions et poésies)

Un soir dans la montagne Mélodie dErnest KnopNocturne

Trois airs suisses S.155bis (1836)                                        

Comment disaient-ils S.276 (1842)        

Oh quand je dors S.282 (1842)

Enfant si j’étais roi S.283 (1844)

S’il est un charmant gazon S.284 (1844)

La tombe et la rose S.285 (1844)

Mélodies sur des poèmes de Victor Hugo                                                                                                 

—– entracte —–

Tristia (1837, rev.1880) S.378c

Transcription de la Vallée d’Obermann pour violon, violoncelle et piano (Les Années de Pèlerinage – Première année – la Suisse)

Malédiction pour piano et quintette à cordes  S.120   (1833)

(Orgueil, raillerie, pleurs-angoisses-rêves)

Concert-lecture : « Je ne suis pas sainte, quoi qu’on dise ! »

Concert-lecture : « Je ne suis pas sainte, quoi qu’on dise ! »

Lecture musicale du journal intime de George Sand lu, par Marie-Christine Barrault, accompagnée au piano par Jacqueline Bourgès-Maunoury. Choix de textes par Aude de Tocqueville

Il y a près de deux cents ans, les romans de George Sand (1804-1876) passionnaient le public, mais sa vie de femme ouvertement indépendante choquait une société pétrie de morale et de conformisme. Aujourd’hui, on ne lit plus guère ses romans mais on reste subjugué par la modernité de ses écrits intimes. Rêveuse et imaginative, généreuse et indomptable, touchante de franchise et d’honnêteté, cette amoureuse passionnée traverse les joies et les épreuves avec le même goût du bonheur qu’elle définissait comme l’acceptation de la vie, quelle qu’elle soit.

Publié pour la première fois en 1924 par sa petite-fille, Aurore Sand, ce qui reste de son journal intime (des fragments retrouvés par un collectionneur et qui auraient été conservés par Ursule, l’amie d’enfance de G. Sand) débute par un moment particulièrement douloureux de sa liaison avec Alfred de Musset.

L’indépendance avait un prix : George Sand souffrit, travailla comme une acharnée, mais elle aima : Vivre, que c’est doux! Que c’est bon malgré les chagrins, les maris, l’ennui, les dettes, les cancans… Vivre c’est enivrant! Aimer et être aimé, c’est le bonheur! C’est le ciel! (1831).

Un voyage littéraire et musical, en compagnie de :

Chopin : Nocturnes op.9 n° 2 et op.27 n° 2, Préludes op. 28 et n° 4, 7 et 8, Valse op. 64 n°1

Liszt : Rêve d’amour nocturne n° 3

Schubert-Liszt : Erlkönig, extrait

Beethoven-Liszt : Pastorale andante de la Symphonie op. 68 n°. 6 en fa majeur.

Schubert : Ständchen, extrait

Pauline Viardot : Mazourke

Brigitte Diaz

Brigitte Diaz, professeure émérite de Littérature française du xixe siècle à l’Université de Caen-Normandie, a consacré de nombreux travaux aux correspondances d’écrivains du xixe siècle et a publié plusieurs ouvrages sur ce sujet : L’Épistolaire ou la pensée nomade (puf, 2002) ; Stendhal en correspondance ou  l’histoire d’un esprit (Honoré Champion, 2003) ; Correspondances et critique littéraire (Classiques Garnier, 2020).

Spécialiste de George Sand et auteure de nombreux articles sur les rapports de l’écrivaine avec la politique, l’art, l’histoire, la critique, la morale, elle a publié plusieurs ouvrages collectifs sur George Sand, notamment : L’Écriture sandienne : pratiques et imaginaires (Presses Universitaires de Caen, 2007) ; George Sand et le monde des objets, (Classiques Garnier, 2021). Elle a collaboré à la récente édition de romans de George Sand dans la « Bibliothèque de la Pléiade » (2019). Présidente de l’Association des Amis de George Sand, elle codirige la revue Cahiers George Sand.

Emilie Callesen, violon

Emilie Callesen, violoniste, est née en 1994 dans la région du Jutland au Danemark. Elle est titulaire d’un Master en violon classique du Conservatoire royal danois de Copenhague. Elle a effectué sa dernière année d’études dans le cadre d’Erasmus au CNSMdp dans la classe de. Ami Flammer, assisté par Frédéric Laroque (violoniste solo de l’Opéra de Paris). Passionnée par la musique de chambre, elle se produit dans plusieurs festivals et concerts au Danemark et en France tels que : Les Nouvelles Saisons avec  Thomas Lefort, Jeremy Génet et Jean-Baptiste Doulcet, Les Journées de Pont Ar Gler, à la Fondation Danoise…

Noé Natorp, violoncelle

Noé Natorp, violoncelliste, entre au CNSM de Paris à l’âge de 16 ans dans la classe de Philippe Müller. En 2013, il intègre la classe de musique de chambre de Claire Désert et la classe du Trio Wanderer au CRR de Paris avec le pianiste Jean-Baptiste Doulcet. Ils remportent un 3e prix au concours international de duo de Suède et un second prix au concours de musique de chambre de la FNAPEC, qui leur vaut la bourse de l’Académie des Beaux-Arts. Il est membre du trio Fauré avec lequel il remporte le 1er prix du concours international Giorgio Cambissa en mai 2016. Il se perfectionne avec Gary Hoffman, Franz Helmerson, Arto Noras, et en musique de chambre avec Emmanuel Strausser, Christian Ivaldi, Marc Coppey,  et des membres des quatuors Talich, Ysaye et Ebene. En janvier 2013, Noé est nommé violoncelle solo de l’Orchestre des Pays de Savoie. Il est régulièrement   l’invité de l’orchestre National de Bordeaux, du Philharmonique de Berlin… Il se produit en sonate à l’émission Génération Jeunes Interprètes sur France Musique, ainsi que dans différents festivals en France dont Les Pianissimes, La Roque d’Anthéron ou Les Lisztomanias.

Noé joue un violoncelle de Günter Siefert offert par la fondation Williamsson.