BONNE OU MAUVAISE MUSIQUE ?

Causerie de Jean-Yves Tadié

Proust a fréquenté assidûment le music-hall. La musique légère , les chansons de Mayol ou d’Yvette Guilbert, la valse des  fleurs, les opérettes de Victor Massé, les féeries musicales lui sont connues et figurent dans son œuvre.

Cet « éloge de la mauvaise musique » fera l’objet d’une première causerie de Jean-Yves Tadié.

 

– Marcel Proust –

Détestez la mauvaise musique, ne la méprisez pas. Comme on la joue, la chante bien plus, bien plus passionnément que la bonne, bien plus qu’elle s’est peu à peu remplie du rêve et des larmes des hommes. Qu’elle vous soit par là vénérable. Sa place, nulle dans l’histoire de l’Art, est immense dans l’histoire sentimentale des sociétés. Le respect, je ne dis pas l’amour, de la mauvaise musique, n’est pas seulement une forme de ce qu’on pourrait appeler la charité du bon goût ou son scepticisme, c’est encore la conscience de l’importance du rôle social de la musique. Combien de mélodies, du nul prix aux yeux d’un artiste, sont au nombre des confidents élus par la foule des jeunes gens romanesques et des amoureuses. Que de « bagues d’or », de « Ah! Reste longtemps endormie », dont les feuillets sont tournés chaque soir en tremblant par des mains justement célèbres, trempés par les plus beaux yeux du monde de larmes dont le maître le plus pur envierait le mélancolique et voluptueux tribut – confidentes ingénieuses et inspirées qui ennoblissent le chagrin et exaltent le rêve, et en échange du secret ardent qu’on leur confie donnent l’enivrante illusion de la beauté. Le peuple, la bourgeoisie, l’armée, la noblesse, comme ils ont les mêmes facteurs porteurs du deuil qui les frappe ou du bonheur qui les comble, ont les mêmes invisibles messagers d’amour, les mêmes confesseurs bien-aimés. Ce sont les mauvais musiciens. Telle fâcheuse ritournelle que toute oreille bien née et bien élevée refuse à l’instant d’écouter, a reçu le trésor de milliers d’âmes, garde le secret de milliers de vies, dont elle fut l’inspiration vivante, la consolation toujours prête, toujours entrouverte sur le pupitre du piano, la grâce rêveuse et l’idéal. tels arpèges, telle « rentrée » ont fait résonner dans l’âme de plus d’un amoureux ou d’un rêveur les harmonies du paradis ou la voix même de la bien-aimée. Un cahier de mauvaises romances, usé pour avoir trop servi, doit nous toucher, comme un cimetière ou comme un village. Qu’importe que les maisons n’aient pas de style, que les tombes disparaissent sous les inscriptions et les ornements de mauvais goût. De cette poussière peut s’envoler, devant une imagination assez sympathique et respectueuse pour taire un moment ses dédains esthétiques, la nuée des âmes tenant au bec le rêve encore vert qui leur faisait pressentir l’autre monde, et jouir ou pleurer dans celui-ci.

Extrait de « Les plaisirs et les jours », Chapitre XIII

Concert III – 22 juillet 2018 – 21h

LE TEMPS RETROUVÉ

GABRIEL FAURÉ (1845 -1924) / ANDRÉ MESSAGER (1853-1929)

  • Souvenirs de Bayreuth, pour piano à 4 mains

Fantaisie en forme de quadrille sur les thèmes favoris de L’Anneau du Nibelung de Richard Wagner, composée par Fauré et André Messager en 1880 et parodiant le matériau musical de la Tétralogie de Wagner. Suite de cinq pièces brèves :

1- Reprise de l’appel de Brunnhilde « Hoiotoho » et la célèbre chevauchée du début de l’acte III de La Walkyrie
2- Leitmotiv du « Tarnhelm» (le heaume qui rend invisible) de L’Or du Rhin,
3- Chant d’amour de Siegmund (La Walkyrie),
4- Leitmotiv du « feu magique » et l’appel de Wotan à la fin de La Walkyrie
5- L’appel de Siegfried à l’acte III du Crépuscule des Dieuxet le chant des filles du Rhin qui ouvre et ferme la Tétralogie.

Paraphrase aux allures de parodie facétieuse, proche des Souvenirs de Munich d’Emmanuel Chabrier, qui brocardaient les « thèmes favoris » de Tristan et Isolde, introduisant une note d’humour dans cet univers sensible qu’est l’œuvre pour piano de Fauré.

Hélène Déchin – Emmanuel Mercier, piano

RICHARD WAGNER (1813-1883) / MORITZ MOSZKOWSKI (18541925)

  • La mort d’Isolde, pour piano seul

Proust classait Tristan au sommet de l’œuvre de Wagner comme en atteste une lettre de 1921 dans la Nouvelle Revue française : « Pour moi qui admire beaucoup Wagner, je me souviens que dans mon enfance, l’enthousiasme qu’on devait réserver aux vrais chefs-d’œuvre comme Tristan, était excité par des morceaux insipides comme la Romance à l’étoile… » Pour le dîner de gala donné au Ritz en 1907,  Proust souhaite entendre la transcription pour piano de La Mort d’Yseult.

Emmanuel Mercier, piano

LUDWIG VAN BEETHOVEN (1770-1827)

  • Elegie auf den Tod eines Pudels pour voix et piano, 1787

François Le Roux, baryton – Emmanuel Mercier, piano

LÉON DELAFOSSE (1874-1951)

  • Les Chauves-souris

Mélodies sur des poèmes de Robert de Montesquiou-Fézensac

« Je me suspends aux ailes de vos Chauves-souris », dira Proust qui avait surnommé le compositeur et jeune pianiste virtuose l’Ange.

  • Noctambules

Les êtres noctambules/Font, ainsi que des bulles,/Crever pour eux les nuits/Et les ennuis.

  • Mensonges

Mélodie sur un poème de Marcel Proust
Tes yeux vagues, tes yeux avides/ Tes yeux profonds hélas ! sont vides/Profonds et vides/Et la tendresse d’un bleu pâle.

François Le Roux, baryton – Emmanuel Mercier, piano

REYNALDO HAHN (1875-1947)

  • Watteau – Portraits de peintres, pour récitant et piano

D’après les poésies de Marcel Proust

Le 26 mai 1895, les Portraits sont présentés pour la première fois dans le salon de Madeleine Lemaire, accompagnés au piano par Hahn. Les textes avaient été inspirés par les fréquentes visites effectués par Proust au Louvre entre 1892 et 1893.

  • Fêtes galantes, sur un poème de Verlaine

Les donneurs de sérénades et les belles écouteuses… tourbillonnent dans l’extase d’une lune rose et grise…

  • Quand la nuit n’est pas étoilée…, sur un poème de Victor Hugo

Viens te bercer aux flots des mers

François Le Roux, baryton – Emmanuel Mercier, piano

CAMILLE SAINT-SAËNS (1835- 1921)

  • Valse mignonne, op 104
  • Allegro appassionato, op 70

Proust rencontre le compositeur à Dieppe l’été 1895. Il publie deux articles élogieux à son propos. Il reconnaîtra ultérieurement qu’il fut une source d’inspiration pour la Sonate de Vinteuil.

Emmanuel Mercier, piano

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CÉSAR FRANCK (1822-1890)

  • Quintette pour piano, deux violons, alto et violoncelle FWV 7

– Molto moderato quasi lento
– Lento con molto sentimento
– Allegro non troppo ma con fuoco

Le premier grand quintette du répertoire français. Composé en 1879 et dédié à Saint-Saëns, il est créé le 17 janvier 1880 à la Société nationale de musique par le quatuor Marsick avec Saint-Saëns au piano. L’accueil de ce dernier est plutôt réservé alors qu’un Claude Debussy fervent admirateur y vit de la vraie musique.

Nicolaï Tsygankov, violon – Laurent Le Flécher, violon – Sarah Brayer-Leschiera, alto – Alain Brunier, violoncelle – Emmanuel Mercier, piano

Concert II – 21 juillet 2018 – 21h

À LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU

 LUDWIG VAN BEETHOVEN (1770-1827)

  • La Grande Fuguepour quatuor à cordes, opus 133, composée entre 1824 et 1825

Le 26 février 1913, Proust écoute à la salle Pleyel le quatuor Capet jouer les quinzième, seizième et dix-septième quatuor (Grande fugue). Il commence alors à prendre des notes pour le développement de la sonate en quatuor. Le 7 mars 1916, il écrit à Madame Albert Hecht : «  Depuis quelques années, les quatuors de Beethoven et la musique de Franck sont devenus mon principal aliment spirituel. »

Nicolaï Tsygankov, violon – Laurent Le Flécher, violon – Sarah Brayer-Leschiera, alto – Alain Brunier, violoncelle

REYNALDO HAHN (1874-1947)

  • Berceuse des jours sans nuages
  • Berceuse pour la veille de Noël
  • Berceuse pour les enfants de marins

Hélène Déchin – Emmanuel Mercier, piano

GABRIEL FAURÉ (1845 -1924) 

  • La Bonne Chanson, Op. 61

     

Cycle de neuf mélodies composé entre 1892 et 1894 d’après le recueil éponyme de Paul Verlaine,  dédicacée à Emma Bardac. Écrit à l’origine pour voix et piano, Fauré le réarrange ensuite pour voix, piano et quintette à cordes.

Une sainte en son auréolePuisque l’aube granditLa lune blanche luit dans les bois  J’allais par des chemins perfidesJ’ai presque peur, en vérité – Avant que tu ne t’en aillesDonc, ce sera par un clair jour d’étéN’est-ce pas ?L’hiver a cessé

Marcel Proust confie à Pierre Lavallée, en septembre 1894 qu’il adore La Bonne Chanson dont il vient de lire la partition et qu’il entendra chez Madeleine Lemaire.

Proust à Fauré : « Je n’aime, je n’admire, je n’adore pas seulement votre musique, j’en ai été, j’en suis encore amoureux ; bien avant que vous me connusssiez, vous me remerciiez d’un sourire ou dans les réunions, le tapage de mon enthousiasme ayant forcé à un 5e salut votre dédaigneuse indifférence au succès. »

François Le Roux, baryton

Nicolaï Tsygankov, violon – Laurent Le Flécher, violon – Sarah Brayer-Leschiera, alto – Alain Brunier, violoncelle – Emmanuel Mercier, piano

~~~~~~~~~~~~~~  Entracte  ~~~~~~~~~~~~~~

REYNALDO HAHN (1874-1947)

  • Berceuse des soirs d’automne
  • Berceuse créole, « Selfiana »

Hélène Déchin – Emmanuel Mercier, piano

FRANZ SCHUBERT (1797-1828) /FRANZ LISZT (1811-1886)

  • Litanei (auf das Fest Aller Seelen)

       Mélodie transcrite pour piano   D.343

Peu de mentions sur Schubert dans l’œuvre de Proust mais l’auteur déclare à Jacques Lacretelle que la petite phrase de Vinteuil évoquait Schubert.

Emmanuel Mercier, piano

LÉON DELAFOSSE (1874-1951)

  • Étude
  • Valse

Emmanuel Mercier, piano

JEAN-PHILIPPE RAMEAU (16831764) / LEOPOLD GODOWSKY (1870-1938)

  • Elégie (Second Livre pour clavier -1724), transcription

Le 23 mars 1895, Proust entend Dardanus de Rameau dans le salon de la princesse Edmond de Polignac et s’enthousiasme.

Emmanuel Mercier, piano

REYNALDO HAHN (1874-1947)

  • Berceuse pensive
  • Berceuse tendre

Hélène Déchin – Emmanuel Mercier, piano

 RICHARD WAGNER (1813-1883)

  • Siegfried Idyll, quintette avec piano

       

Le public français réserve aux opéras wagnériens un accueil plus que froid.  Mais en 1891, Lohengrin fait basculer une grande partie de l’opinion. En 1893, Proust se rend à l’opéra pour entendre la Walkyrie. Dans sa Mélomanie de Bouvard et Pécuchet, Bouvard est résolument wagnérien et le restera.

Wagner compose Siegfried-Idyll dans sa maison de Tribschen, près du lac de Lucerne en Suisse, où il habite alors avec Cosima et ses deux enfants. L’œuvre est destinée à constituer une surprise pour Cosima à l’occasion de son anniversaire, le 25 décembre 1870, un orchestre de 15 instrumentistes est formé de quelques intimes et de musiciens de l’orchestre de Zurich. Le nombre de musiciens est établi en fonction du lieu de l’exécution, c’est-à-dire l’escalier de la maison de Tribschen, menant à la chambre de Cosima. Dans la matinée du 26 décembre 1870, les musiciens s’introduisent silencieusement dans la maison, installant leurs pupitres dans l’escalier. Cosima dort encore. À sept heures, l’orchestre commence à jouer…

La pièce se présente comme un canevas de différents thèmes majoritairement empruntés à un précédent opéra de Wagner, Siegfried . Les deux thèmes principaux de Siegfried-Idyll sont : la Paix, dit aussi thème de l’Immortelle bien-aimée et  le personnage de Siegfried.

Nicolaï Tsygankov, violon – Laurent Le Flécher, violon – Sarah Brayer-Leschiera, alto – Alain Brunier, violoncelle – Hélène Déchin, piano

Concert I – 20 juillet 2018 – 21h

PASTICHES ET MÉLANGES

Emmanuel CHABRIER (1841-1894)

  • Souvenirs de Munich, fantaisie en forme de quadrille sur les thèmes favoris deTristan et Isolde, pour piano à quatre
    mains, composée en 1885-1886 et parodiant le matériau musical de l’opéra deWagner, publiée en1911. Œuvre dédiée à Antoine Lascoux, ardent défenseur en France du maître de Bayreuth.
    Pantalon – Été – Poule – Pastourelle – Galop

« Si l’on cherche ce que la vraie grandeur imprime en nous, c’est trop vague de dire que c’est le respect, et c’est même plutôt une sorte de familiarité. Nous sentons notre âme, ce qu’il y a de meilleur et de plus sympathique en nous, en eux, et nous nous moquons d’eux comme de nous-mêmes». Marcel Proust

Hélène Déchin, Emmanuel Mercier, piano

RICHARD WAGNER (1813-1883) / AUGUST  WILHELMJ (18451908)

  • Romance (Albumblatt), WWV 64

Nikolaï Tsygankov, violon – Hélène Déchin, piano

LUDWIG VAN BEETHOVEN (1770-1827)

  • An die ferne Geliebte (À la Bien-aimée lointaine), Op. 98, pour voix et piano

Premier cycle de six lieder de l’histoire de la musique, composé entre 1815 et 1816 sur des poèmes d’Alois Jeitteles

« Auf dem Hügel sitz’ich, spähend… »
« Wo die Berge so blau… »
« Leichte Segler in den Höhen… »
« Diese Wolken in den Höhen… »
« Es kehret der Maien, es blühet die Au… »
« Nimm sie hin denn, diese Lieder… »

François Le Roux, baryton – Emmanuel Mercier, piano

REYNALDO HAHN  (1874-1947)

  • Paysage, sur un poème d’André Theuriet
    À deux pas de la mer qu’on entend bourdonner, je sais un coin perdu de la terre bretonne…
  • À Chloris, sur un poème de Théophile de Viau
    S’il est vrai Chloris que tu m’aimes…
  • Infidélité, mélodie sur un poème de Théophile Gautier
    Rien n’a donc changé que vous…

François Le Roux, baryton – Emmanuel Mercier, piano

  • Trois  préludes sur des airs populaires irlandais, pour piano 4 mains, 1893
    1. The little red Lark – 2. My love’s an arbutus – 3. The willow tree.

Hélène Déchin, Emmanuel Mercier, piano

JULES MASSENET (1842-1912)

  • Élégie des Erinnyes pour violoncelle et piano, 1873 op. 10 n° 5

 tirée des Érinnyes, tragédie de style antique de Leconte de Lisle

Alain Brunier, violoncelleHélène Déchin, piano

CHRISTOPH WILLIBALD GLÜCK (17141787) / ABRAM CHASINS (1903-1987)

  •  Ballet des ombres heureuses

Transcription pour piano. Extrait d’Orphée et Eurydice.

Marcel Proust compose des « Portraits de musiciens » en l’honneur des compositeurs favoris de sa jeunesse, et notamment celui de Glück. Ses vers font à allusion à cinq de ses opéras dont Orphée et Eurydice.

GABRIEL FAURÉ (1845 -1924) 

  • Nocturne no6, op.63 – 1894

Marcel Proust rencontre Gabriel Fauré en 1895. C’est en 1915 que l’auteur de la Recherche révèle à Antoine Bibesco s’être servi de certaines œuvres de Fauré pour les mouvements espacés de la sonate de Vinteuil.

Emmanuel Mercier, piano

CLAUDE ACHILLE DEBUSSY  (1862-1918)

  • Pelléas et Mélisande

Transcription du drame lyrique pour trio avec piano de Léon Roques et Henri Mouton (1909)

Ce n’est qu’en 1911 que Proust prend véritablement connaissance des compositions de Debussy. Le 21 février, il écoute Pelléas retransmis de l’Opéra-Comique. Il confie dans un premier temps qu’il a ressenti une  « impression extrêmement agréable ».

« Je demande perpétuellement Pelléas au théâtrophone comme j’allais au concert Mayol. Les parties que j’aime le mieux sont celles de musique sans paroles. »

Laurent Le Flécher, violon –  Alain Brunier, violoncelle – Hélène Déchin, piano

Sarah Brayer, alto

Sarah Brayer obtient, au CNSM de Lyon un premier prix suivi d’un prix de perfectionnement instrumental dans la classe de Tasso Adamopoulos.

Membre fondateur du quatuor Psophos, elle se perfectionne aux Etats-Unis auprès de Martin Lovett et Rostislav Dubinsky, respectivement membres des quatuors Amadeus et Borodine.
Membre de l’Orchestre Français des Jeunes puis de l’Orchestre des Jeunes de la Communauté Européenne, elle se produit actuellement au sein de formations lyriques, baroques et classiques : l’Opéra de Paris, les Talens Lyriques…Titulaire du Certificat d’Aptitude depuis 1998, elle enseigne actuellement l’alto et la musique de chambre au CRD d’Orsay (91).

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Nicolaï Tsygankov, violon

Né à Kiev en 1972 dans une famille de musiciens, Nicolaï Tsygankov rentre à l’âge de 6 ans à l’Ecole Spéciale de musique (Ecole de jeune prodige) où il obtient le diplôme, mention Excellent. Ensuite il se perfectionne au Conservatoire Supérieur Tchaikovsky à Kiev dans la classe de Bogodar Kotorovitch.

A l’âge de 10 ans, il se produit en soliste dans toute l’Ukraine et fait de nombreuses prestations télévisées, accompagné par le plus prestigieux orchestre d’Ukraine, dont l’enregistrement sera conservé au Fonds culturel d’Ukraine. En 1993, il s’installe définitivement en France où il est élève d’Alexandre Russilovsky. Il obtient le diplôme de perfectionnement avec mention au Conservatoire Supérieur de Versailles. Il se produit en tournée à travers le monde avec l’Ensemble Ricercata de Paris et participe à de nombreux festivals : Sheffield (Grande-Bretagne), Festival de musique de Polynésie, Festival de Prague, Musicîmes de Courchevel, Festival de Dinard…où il jouera avec le Quatuor Linsay, Alexandre Russilovsky, Benoît Fromanger, Natalia Guttman, Yves Henry, Kun-Woo Paik, Thierry Pécou… Depuis 1997, Nicolaï Tsygankov est second soliste à l’Orchestre de Bretagne.

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Alain Brunier, violoncelle

Originaire de Villefranche sur Saône, Alain Brunier est titulaire d’un Premier Prix de Violoncelle et de Musique de Chambre du CNSMD de Paris. Il a été successivement Professeur au Conservatoire de Valence puis chargé de cours au CNSMD de Lyon.

Violoncelle-solo de l’Orchestre de la Radio-Télévision Autrichienne (RSO Wien) de 1993 à 2005, il a ensuite rejoint le Quatuor Debussy jusqu’en 2010. Il enseigne aujourd’hui au Pôle d’Enseignement Supérieur Bretagne-Pays de la Loire et au Conservatoire à Rayonnement Régional de Rennes.

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François Le Roux, baryton

François Le Roux est aujourd’hui l’un des chanteurs français les plus reconnus. Après l’Opéra-Studio de Paris, il entre dans la troupe de l’Opéra de Lyon, en 1980, et se produit parallèlement sur d’autres scènes, françaises ou étrangères. Du XVIIe au XXe siècle, sa carrière l’a conduit à aborder des compositeurs et des styles radicalement différents. L’opéra baroque a occupé une place importante dans son itinéraire, à Aix-en-Provence en particulier, où il a chanté Monteverdi (L’Orfeo en 1985) et Rameau (la résurrection des Boréades en 1982, Castor et Pollux en 1991). Mozart demeure essentiel : Papageno dans Die Zauberflöte au Covent Garden de Londres, par exemple, et surtout Don Giovanni (rôle-titre) à l’Opéra-Comique en 1987, pour le bicentenaire de sa création, ou à Zurich, avec Nikolaus Harnoncourt. Rossini, Donizetti, Puccini, Gounod, Massenet, Offenbach, ont encore leur place, sans oublier Debussy… Dès 1985 (à l’Opéra de Lyon), François Le Roux s’impose dans le rôle de Pelléas, qu’il chantera plus de cent fois aux quatre coins du monde, et enregistrera sous la baguette de Claudio Abbado, avant de le quitter, en 1998, pour aborder Golaud à l’Opéra-Comique, où il fête le centenaire de la création de l’ouvrage, en 2002. Il a assuré la création scénique moscovite de l’opéra de Debussy en 2007. Attiré par l’opéra du XXe siècle (Der Prinz von Homburg de Henze, les créations mondiales de Gawain de Birtwistle au Covent Garden, de Verlaine Paul de Georges Boeuf à Nancy et Marseille…), François Le Roux est également un éminent récitaliste, interprète du lied et de la mélodie française, qu’il sert avec assiduité (tant au concert qu’au disque) et qu’il enseigne dans le monde entier. Professeur de chant de septembre 2014 à septembre 2015 au CNSMD de Paris, puis à l’École Normale de Musique Alfred Cortot de Paris, il est le fondateur et Directeur Artistique du Centre International de la Mélodie Française, et de l’Académie Francis Poulenc de Tours, consacrée à l’interprétation du genre. A ce sujet, son livre Le Chant intime, De l’interprétation de la mélodie française, publié chez Fayard, a obtenu le prix René Dumesnil 2004 de l’Académie des Beaux Arts. Sa discographie est impressionnante, et lui a rapporté de nombreux prix. Récemment ont paru l’intégrale des mélodies de Poulenc chez ATMA Classique (2013), l’intégrale des mélodies de Debussy, chez LIGIA Digital (décembre 2014), et en 2016 l’intégrale des mélodies d’Henri Dutilleux chez Passavant Music (prix Michel Garcin de l’Académie du disque lyrique 2016).
Il a été nommé aux Victoires de la Musique Classique 2014, dans la catégorie  » artiste lyrique de l’année « .

Site internet personnel : www.francoisleroux.net

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Jean-Yves Tadié, conférencier

Ancien élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm (promotion 1956), il est agrégé et docteur ès lettres.
Biographe et spécialiste de Marcel Proust, il a dirigé, en 1987, la nouvelle édition d’À la recherche du temps perdu dans la Bibliothèque de la Pléiade, couronnée en 1988 par le prix de l’Académie française. Il a également dirigé et préfacé, dans la Bibliothèque de la Pléiade, les Œuvres complètes de Nathalie Sarraute, le premier volume des Écrits sur l’art d’André Malraux (Gallimard, 2004), ainsi que le tome VI des Œuvres complètes du même écrivain, publié sous le titre Essais (Gallimard, 2010).
En outre, il a préfacé Le Vicomte de Bragelonne d’Alexandre Dumas (Gallimard, coll.  » Folio classique « , 1997), trois inédits d’André Malraux : Carnet du Front populaire (Gallimard, 2006), Carnet d’URSS 1934 (Gallimard, 2007), Lettres choisies 1920-1976 (Gallimard, 2012) et Lettres à sa voisine de Marcel Proust (Gallimard, 2013).
J.-Y. Tadié a été directeur de l’Institut français de Londres, a enseigné à l’université d’Oxford et dans celles de Yaoundé, d’Alexandrie, du Caire. Il est commandeur dans l’ordre des Arts et des Lettres depuis 2011.