[…] Il fallait arrêter la composition d’une formation dont l’originalité empêche l’oreille d’écouter en référence à la version orchestrale, et dont la richesse en timbres puisse restituer la diversité de l’écriture ravélienne. Pourquoi, alors, ne pas mélanger trois modes de jeux instrumentaux bien distincts : le souffle, avec la flûte (également piccolo, flûte en sol ou flûte à coulisse selon les besoins), l’archet, avec le violoncelle et, enfin, le clavier dont l’infinie complexité permet de créer l’impression de masses, de volumes, mais aussi de styliser l’âpreté d’une percussion, le cristallin d’une harpe ou la brillance d’un cuivre ? Le reste n’est plus que jeu, jeu d’écriture bien sûr : jeu des quatre mains qui s’emboîtent ou se croisent, jeu sur la combinatoire quasi-illimitée d’un tel quatuor, jeu sur la couleur, jeu dans l’espace […].

Note d’intention de Didier Puntos pour la création en 1989 à l’Opéra de Lyon, suite à la commande qui lui avait été faite par l’Atelier lyrique.